Un merci sincère à toutes ces femmes qui ont eu le courage de dévoiler et partager une partie d’elle-même. En espérant que ces témoignages puissent vous apporter courage et espoir.
« Ma découverte, mon premier contact, mes rencontres avec une intervenante de Violence Info, les rencontres de groupe et maintenant. C’est en assistant à des ateliers de l’organisme APE (Atelier Préparatoire à l’Emploi) de retour au travail que j’ai découvert l’existence de Violence Info. Tout d’abord en parlant avec les intervenantes, je constatais qu’il était facile d’identifier et de bien nommer la violence conjugale. Je me suis sentie interpelée, comprise et je voyais aussi qu’il était possible d’agir.
Pendant quinze ans, à petites doses régulières, je subissais de la violence conjugale, mais je n’en étais pas consciente. Je me rendais compte que ma relation de couple n’était pas satisfaisante et j’espérais un changement, du mieux, j’y croyais, oui, j’y croyais. Mais non, rien ne changeait, je souffrais en silence. Je pouvais difficilement me confier. Les gens ne comprenaient pas. Évidemment, j’ai entrepris d’être plus distante de mon conjoint et de me trouver des activités épanouissantes seule. Mon conjoint perdait petit à petit le contrôle sur ma vie. Et de ce fait même il devenait encore plus sournois, imprévisible et rusé. Il se dévoilait de plus en plus. J’ai réalisé qu’il m’était impossible de l’aimer parce qu’il ne se laissait pas aimer.
C’est en juillet 2014 que je me décide enfin à téléphoner à l’organisme Violence Info. J’étais craintive, je ne savais pas à quoi m’attendre. Puis, je me suis demandé si on allait m’accorder une première rencontre. Oui, c’est arrivé, en août 2014 et pendant 6 mois, à raison d’une fois aux deux semaines. J’ai eu une agréable surprise en découvrant une intervenante de l’équipe pour la première fois. Elle est souriante, accueillante, aimable et sachant écouter et dire les paroles qui mettent immédiatement à l’aise.
Je me suis sentie à la bonne place pour enfin être comprise. J’ai pleuré, j’avais l’impression que j’avais tant à dire et qu’une heure ne suffisait pas, mais le travail se faisait petit à petit, cet espèce de nettoyage de ces misères subies pendant tant d’années. Je pouvais les décrire et en pleurer. En décembre dernier, mon ex-conjoint a porté la main sur moi. Il venait de me traiter de folle pour une xième fois. Je n’en pouvais plus et j’ai senti une force pleine d’assurance en moi. J’ai regardé mon ex droit dans les yeux et je lui donné une gifle en faisant bien attention à ses lunettes. Les mots n’auraient servi à rien, comme d’habitude. L’instant d’après, c’est une ruade de coups au visage que j’ai reçus.
Je veux dire merci à Violence Info et particulièrement à l’intervenante qui m’a soutenue pendant mon processus, qui est excellente à ce poste. De toutes les intervenantes que j’ai rencontrées, c’est la meilleure. Je me suis sentie rapidement en confiance avec elle et elle savait me laisser aller librement autant dans l’expression verbale autant qu’émotionnelle. Comme elle m’a fait du bien ! Merci mille fois!
Les rencontres de groupe ont été d’excellentes occasions de réaliser que d’autres femmes vivent des situations similaires. C’était bouleversant, triste, mais aussi encourageant de suivre l’évolution et la volonté de chacune de s’en sortir. J’étais touchée par cette volonté de s’en sortir et ça m’a donné des forces. Merci à l’intervenante qui m’a soutenue, à sa présence joviale et pacifiante, à sa patience et son écoute et à ses interventions pertinentes. Merci pour les exercices, les fleurs de nos qualités, dessinées pour la carte et la vraie fleur à la fin. J’avais les larmes aux yeux.
Je sais qu’à tout moment et quand je le veux, je peux recontacter Violence Info. Et c’est rassurant. Bravo ! Maintenant, c’est l’après. Je suis seule et libérée, mais je dois me reconstruire, découvrir une nouvelle façon d’être, en fait, être moi-même. C’est tout un défi. Ça me demande beaucoup de courage. »
Juliette, Québec
« Avant de consulter Violence Info, je ne savais pas que ce que je vivais était de la violence conjugale. Pourtant, j’entends parler de cas de violence conjugale aux nouvelles de temps en temps. Je n’étais pas non plus au courant de tous les impacts négatifs que l’exposition à la violence conjugale avait sur mes enfants.
Mon fils faisait de l’encoprésie (maladie anxieuse) et avait des comportements agressifs à l’école. La thérapie qu’il a suivie chez Violence Info lui a permis de verbaliser ce qu’il vivait, et de se déculpabiliser. Ça l’a aussi aidé à remonter son estime de soi, et son comportement s’est beaucoup amélioré. Il réussit à être un enfant heureux.
Ma fille, quant à elle, a appris à se défendre et à ne jamais accepter les comportements inadéquats, peu importe de qui ils viennent.
Pour ma part, Violence Info m’a permis de retrouver mon amour propre et ma confiance en moi. Violence Info m’a aidée également à me déculpabiliser d’avoir accepté si longtemps ces mauvais traitements. Aujourd’hui, je comprends ce qui s’est passé, donc je suis mieux équipée pour faire les changements qu’il faut, afin que ces choses-là n’arrivent plus jamais. »
Manon, Québec
« Je sais que ce n’est pas facile ces temps-ci. Tu te dis sûrement que c’est normal et que c’est votre dynamique de couple. Tu te dis sûrement que c’est impossible d’imaginer ta vie sans lui. Alors, dis-moi pourquoi tu dois te convaincre que c’est normal, si ça l’est. Sache que ce que tu vis ne te définit pas. Tu t’es peut-être égarée toi-même en chemin, mais tu existes toujours. N’oublie jamais que tu n’es pas seule et que la vie c’est autre chose que ces situations d’injustices que tu vis en boucle. Tu es une bonne personne et ne l’oublies jamais. Écoute ta petite voix intérieure, elle ne ment pas. Tu as ta place, oses la prendre, oses rêver de la personne que tu veux être et surtout ne permets à personne de te remettre en doute. Tu choisis de par tes pensées ainsi que par tes actions quotidiennes la direction que tu donnes à ta vie. Tu n’as pas à être parfaite pour mériter quoi que ce soit. Tu as de la valeur… Ose plonger, investir en toi, te découvrir, car tu en grandiras. Tiens-toi droite, ne te rabaisse plus jamais, tu es le plus grand miracle du monde, on va t’aimer jusqu’à ce que tu t’aimes. Je serai toujours là pour toi. Quand tu seras prête, fais-moi signe. Sinon je reste aux aguets. »
Les Cracheuses d’EAU RARE, Québec
« Une histoire difficile à raconter dira-t-on. Une relation d’à peine dix mois se transforme en cauchemar. Au début, tout est si beau… Au fil des semaines, des mois, je n’avais plus le droit de communiquer avec des amis, des collègues étudiants et clients de sexe masculin. Ensuite, je devais bloquer mes amies de fille sous peine de subir l’ignorance, les menaces, les insultes et le bardassage matériel. Rapidement, je devais bloquer mes voisins et ex-mari, père de mes enfants, sous peine de subir la peur extrême de sa conduite dangereuse sur les autoroutes. Toujours trop belle, trop moche, trop gentille, trop sévère, rien n’était jamais assez correct. Une jalousie maladive s’est installée. Plus d’accès à ma voiture toujours vide d’essence. Totalement irréel, n’est-ce pas ?
La première fois où je me suis retrouvée plaquée contre un mur par la gorge devant ma fille de 9 ans, j’ai commencé à chercher de l’aide. Téléphoner à la police pour prendre des informations et appeler SOS violence ont été mes premières démarches.
Malheureusement, je n’ai pas été aidée, car on me proposait de quitter ma propre maison. C’est seulement après avoir subi un grave trauma thoracique avec fractures multiples et trauma crânien que j’ai pu me battre pour de l’aide.
Aujourd’hui, même après 9 mois, je suis suivie par 8 spécialistes qui m’aident à reconstruire ma vie avec différents handicaps physiques, psychologiques et neurologiques. Je parcours la ville, tous les jours, pour de multiples soins qui m’aident grandement à retrouver le pouvoir de mon corps, ma tête, mon cœur et mon esprit. Je me trouve chanceuse d’être si bien entourée, car c’est le combat d’une vie qui commence. »
Manue, Stoneham
« Bonjour, les filles, les femmes, nous sommes solidaires. Moi aussi, je suis en train de m’en sortir grâce à Violence Info. J’ai vécu de la violence et du dénigrement de ma personne depuis plus de 15 ans. Étant une grande femme, j’étais devenue si petite devant la violence. Je ne voyais pas comment je ferais pour m’en sortir. Un jour j’étais dans un endroit public et j’ai vu une affiche dans l’arrière de la porte d’une salle de toilette et ça disait :
J’ai téléphoné à la suite d’un élément déclencheur et je me sens plus outillé en venant ici, j’apprends à m’affirmer. Je vous souhaite ce même espoir. Bonne route. Ne lâche jamais! »
Félicia, Québec
« J’ai pensé à t’écrire à ton travail parce que je n’ai pas la certitude qu’il ne fouille pas dans ta paperasse. Je voulais te transmettre les coordonnées d’un organisme qui vient en aide aux femmes en difficultés avec un problème de violence. Violence info sera en mesure de t’accompagner, de t’informer et de recevoir le support qui va te permettre de prendre du recul pour pouvoir faire ton choix… pour toi! Je sais de quoi je parle, car j’ai passé par là moi aussi! Tu as sûrement peur…peur de l’inconnu, de sa réaction, du jugement des autres, mais tu dois le faire pour toi! Ne perds pas de vue que ce n’est pas de ta faute, tu n’es coupable de rien! Ne reste pas seule avec ça. Et permets-toi de pleurer! Permets-toi la colère. Accueille toutes les émotions avec ton amour. Elles ont le droit d’être là. Tes émotions…elles sont légitimes tu sais! Exprime tes besoins et apprends à mettre tes limites. Une fois que tu auras entrepris les premières démarches, tu vas déjà te sentir mieux, le pire sera fait! Tu te sentiras grandie, libérée, heureuse et surtout fière de toi! Souviens-toi qu’il n’a pas le droit d’avoir une telle emprise sur toi! Fais-toi ce cadeau! »
Les Lotus résilientes, Québec
« Il n’y a pas de faute de notre part lorsqu’autrui décide de ne pas maitriser ses émotions et que celles-ci l’emportent sur la raison. La seule personne que l’on peut changer c’est soi-même. S’écouter pour mettre sa limite. Si je ne me sens pas libre de mes mouvements ou de pouvoir répliquer ce que je pense librement alors on me prive de ma liberté et je considère que le respect que l’on me doit est brimé dans une telle situation. Pour moi c’est important de se protéger et en conséquence être en mesure d’être en sécurité avant de pouvoir exprimer à autrui comment j’ai vécu ladite situation et pourquoi, pour moi, cela ne me convient pas. Autrui à ses raisons qui l’appartient, mais je ne suis pas responsable de sa difficulté à ne pas se laisser emporter par ses émotions. C’est à lui de trouver son chemin vers la sérénité et la connaissance de soi, pas à moi de lui montrer. « Connais-toi toi-même (proverbe latin) ». N’oubliez pas qui vous êtes et ce que vous aimez de vous-même. »
Léonie, Québec